En France, le travail indépendant prend différentes formes légales et administratives. Deux des statuts les plus courants sont l’auto-entrepreneur (aussi appelé micro-entrepreneur) et le freelance. Bien que ces deux statuts soient souvent utilisés de manière interchangeable, ils présentent des différences importantes qu’il convient de bien comprendre pour faire le bon choix.
Les principales différences entre un freelance et un auto-entrepreneur
Premièrement, il est important de noter que le terme « freelance » n’est pas un statut juridique en tant que tel. Il désigne simplement une personne qui travaille à son compte et qui vend ses services à différents clients sans être liée par un contrat de travail classique. Un freelance peut donc choisir n’importe quel statut juridique pour exercer son activité : auto-entrepreneur, entreprise individuelle, EURL, SASU, etc.
En revanche, l’auto-entrepreneur est un statut juridique spécifique créé en 2009 (et réformé en 2016) pour simplifier la création et la gestion d’une petite entreprise. Il s’agit en réalité d’un régime fiscal particulier applicable aux entreprises individuelles dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas certains seuils.
Les seuils de chiffre d’affaires
Le régime de l’auto-entreprise est réservé aux entreprises dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas :
- 176 200 € pour les activités de commerce et de fourniture de logement (hôtels, chambres d’hôtes, meublés de tourisme)
- 72 600 € pour les prestations de services relevant du régime BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) ou des professions libérales relevant du régime BNC (Bénéfices Non Commerciaux)
Ces seuils sont réévalués tous les ans. Ils permettent aux micro-entrepreneurs de bénéficier d’un régime simplifié en matière de déclaration et de paiement des cotisations sociales et fiscales.
Les obligations comptables et déclaratives
L’une des principales différences entre un freelance et un auto-entrepreneur réside dans leurs obligations comptables et déclaratives :
- Un freelance doit tenir une comptabilité complète, y compris le bilan, le compte de résultat et les annexes, selon le statut juridique qu’il a choisi (entreprise individuelle classique, EURL, SASU, etc.). Il doit également déclarer son chiffre d’affaires et ses bénéfices à l’administration fiscale chaque année.
- Un auto-entrepreneur bénéficie d’une comptabilité simplifiée : il n’est pas tenu de produire un bilan ni un compte de résultat, et il déclare son chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement selon son choix. Ses cotisations sociales et fiscales sont calculées automatiquement sur la base de ce montant déclaré.
Le régime social
Le régime social applicable aux freelances et aux auto-entrepreneurs est également différent :
- Un freelance dépend du régime social des travailleurs indépendants géré par la Sécurité Sociale pour les Indépendants (SSI) s’il exerce en entreprise individuelle, ou du régime général de la Sécurité sociale s’il opte pour une structure sociétale (EURL, SASU…).
- Un auto-entrepreneur est automatiquement affilié à la SSI, quel que soit son secteur d’activité. Ses cotisations sociales sont calculées sur la base d’un pourcentage fixe de son chiffre d’affaires et payées mensuellement ou trimestriellement lors de sa déclaration.
Comment choisir entre le statut freelance et auto-entrepreneur ?
Pour choisir le statut qui vous convient le mieux, il est important de prendre en compte plusieurs critères :
- Votre activité : certaines professions réglementées ne peuvent pas être exercées sous le statut d’auto-entrepreneur.
- Votre chiffre d’affaires prévisionnel : si vous dépassez les seuils autorisés pour le régime de l’auto-entreprise, vous devrez opter pour un autre statut juridique.
- Vos besoins en matière de protection sociale : selon votre situation personnelle et professionnelle, le régime social des indépendants ou celui des salariés peut être plus adapté à vos attentes.
- Votre appétence pour les démarches administratives et comptables : si vous préférez une gestion simplifiée, le statut d’auto-entrepreneur peut être un choix judicieux.
Pour aller plus loin et vous aider à choisir le meilleur statut pour votre activité, consultez cet article qui détaille les avantages et inconvénients de chaque option.
Conclusion provisoire
En définitive, il n’y a pas de réponse unique à la question « Freelance ou auto-entrepreneur ? ». Chaque travailleur indépendant doit analyser sa situation personnelle et professionnelle pour choisir le statut juridique et fiscal qui lui convient le mieux. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller en création d’entreprise pour vous orienter dans vos démarches.
